Quand on va au lycée, on prononce forcément son nom. On l’aperçoit mais sans savoir vraiment de qui il s’agit. Afin d’y remédier une bonne fois pour toutes, découvrons qui est cet homme.

Un homme d’Occitanie

Jean Vilar est né le 25 mars 1912 à Sète, petite ville d’Occitanie où il y grandit. Il développe une passion pour la lecture, un héritage de son père qui influencera toute sa vie. C’est en 1932 qu’il quitte le Sud pour rejoindre la capitale afin de poursuivre ses études de lettres à la Sorbonne. Un soir, il assiste par hasard à une répétition de théâtre d’une pièce de Shakespeare : Richard III par Charles Dullin, ce soir-là est un élément déclencheur pour Jean Vilar. Le théâtre devient comme une évidence pour lui et il décide alors de se tourner vers cette voie.

La création du Festival d’Avignon

Ce fameux événement qui marque le début de l’été est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis. C’est bel et bien Jean Vilar qui a mis en place ce festival en 1947 lorsque René Char, Christian et Yvonne Zervos souhaitent donner une représentation de Meurtre dans la cathédrale de Thomas Stearns Eliot au Palais des Papes d’Avignon. Jean Vilar propose donc trois représentations pour « Une semaine d’Art Dramatique » et c’est ainsi que le festival fut mis en place.

Son engagement pour le théâtre

Jean Vilar est nommé en 1951 directeur du Théâtre du Palais de Chaillot, auquel il rend aussitôt son nom d’origine : Théâtre National Populaire, plus connu par l’acronyme TNP. Pourquoi ce nom ? Jean Vilar aimerait rendre le théâtre accessible, cet art est souvent réservé à certaines personnes. Et si lui, un homme venant d’une famille modeste, aime cet art plus que tout et en a fait sa profession, tout le monde devrait y avoir accès.
Pendant douze ans, il change ce théâtre en l’ouvrant à la classe populaire française. Il propose des horaires de représentation en fonction de ses spectateurs. Par exemple, les pièces ne sont pas jouées tard, les gens ont la possibilité de s’y rendre après le travail et de rentrer chez eux à une heure convenable. Les spectateurs ont aussi la possibilité de se restaurer avant les pièces, simplement et rapidement. Des feuilles contenant des informations sur la pièce comme le résumé, ou la présentation des comédiens sont distribuées avant le début des représentations. Des textes intégraux sont vendus à prix réduits.
Été après été, le festival prend de l’ampleur. Des auteurs classiques et des auteurs étrangers souvent peu connus en France le rejoignent, des tarifs préférentiels pour les étudiants attirent alors les jeunes. En 1963, Jean Vilar démissionne de la direction du Théâtre National Populaire et se consacre exclusivement à celle du Festival d’Avignon. Soucieux de créer le débat sur la politique culturelle, il imagine dès 1964 les « Rencontres d’Avignon », qui rassemblent professionnels, politiques et public. Il ouvre le Festival à la danse, à la musique et au cinéma. Jean Vilar assure la direction du Festival d’Avignon jusqu’à son décès le 28 mai 1971.

Ce très bref résumé de sa vie éclaire alors sur l’origine du nom que porte le lycée : un grand homme passionné et engagé qui a dédié sa vie au théâtre.

Justine

Source de l'image : Maison Jean Vilar, Avignon, © Agnès Varda.